Le carnet est le support qui m'accompagne tous les jours. Les dessins sont spontanés, réalisés sans contrainte, rapides ou plus appliqués, et souvent accompagnés de notes. Les pages ne sont pas toujours de bonne qualité et leur transparence me permet de rejouer le dessin qui traverse sur la page qui suit. Ce qui reste du dessin est réutilisé, réinterprété, transformé. J’accentue la fragilité du support en utilisant des outils corrosifs (type marqueurs) ou en trouant résolument le papier. Antoine Dessailly considère ses carnets comme «un peu à part », il dit que « c’est de la recherche, de la prise de notes ». Pourtant le rôle qu'il leur a donné s’est déplacé pour en faire « un objet à part entière ». Dans mon cas, certains carnets prennent des airs de brouillons. D’autres fois, ils sont entièrement remplis, jusqu’à se composer sur un même thème, comme pour raconter une histoire, avec un début et une fin. Il arrive qu’un titre intervienne, sous forme de jeu de mots, et annonce avec humour ce qu’il se passe à l’intérieur. Le titre peut exister et prendre l’apparence d’un dessin ou, simplement, ne pas être.

Certains de mes carnets sont créés de A à Z. En effet, je fais mes propres reliures afin d'être dans une création, une originalité et une liberté intégrale.

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